Le Costa Rica abrite certaines des plus belles plages et de la faune du monde. Mais, malheureusement, ses tortues sont en danger. J’ai toujours été intéressée par la protection des animaux, lorsque j’ai entendu parler de la possibilité de faire du volontariat auprès des tortues à Playa Camaronal, j’ai sauté sur l’occasion. J’étais enthousiaste à l’idée de pouvoir contribuer à la protection d’espèces menacées tout en découvrant un nouveau pays !
Après avoir passé plusieurs jours à Playa Santa Teresa, j’ai pris un taxi privé pour aller à la Playa Camaronal.
Je me souviens être arrivé au milieu de nulle part, juste à l’entrée d’une plage surmontée d’un grand toit en bois. Après quelques longues minutes, j’ai rencontré le chef de projet qui m’a montré où j’allais dormir.
À ma grande surprise, ma nouvelle maison s’est avérée être … un abri de jardin ! Et nous allions être plusieurs à l’avoir comme demeure.
Immédiatement après avoir déposé mes affaires, je me suis rendu à la plage. En descendant un petit chemin bordé de cocotiers, les vagues m’attendaient, dans l’immensité de la nature préservée.
Le chef de projet m’a emmené vers une serre, dans laquelle se trouvaient des cordes et des étiquettes numérotées. Dans chaque case, il y avait des œufs de tortues qui allaient naître.
Je suis arrivé le jour où les bébés tortues verraient la lumière du jour.
Notre but ici était de protéger les œufs de tortues qui viennent pondre sur cette plage, afin d’augmenter leur taux de survie.
Nos journées étaient composées de plusieurs missions :
La plupart du travail se déroulait la nuit. La journée, nous nettoyions les plages pour que les tortues puissent pondre en toute sécurité, et surtout qu’elles n’ingurgitent pas tout déchet qui pourrait leur être dévastateur. La plupart du temps, nous ramassions un bon nombre de morceaux de plastique.
Une grosse partie des œufs pondus éclosent mais d’autres restent bloqués dans le nid sous le sable. En tant que volontaires, nous devions patrouiller la nuit pour repérer les nids, puis les déterrer pour voir s’il n’y avait pas d’autres survivants.
Nous marchions de longues heures, éclairés par des lampes de poche à lumière rouge pour ne pas effrayer les tortues qui viennent pondre pendant la nuit. Passer des heures à marcher avec cette lumière tamisée fut magnifique et apaisant.
C’est un tel plaisir de vous dire que vous sauvez ces petites créatures. J’ai même eu la chance de voir un œuf éclore dans ma main lorsque je déterrais le nid. C’était un moment unique.
Il nous arrivait parfois de croiser des tortues adultes lors de nos tournées. Nous nous faisions discrets et les laissions faire leur nid et pondre.
Au moment de la ponte, la tortue entre en transe, comme paralysé. C’est le moment pour nous d’aller doucement derrière elle pour récupérer ses œufs et les conduire à la nurserie. L’animal rebouche le trou et repartira à la mer, sereinement.
Les étoiles tous les soirs au-dessus de soi… Les pieds dans le sable, je pouvais entendre les bruits des vagues et de temps en temps voir des comètes passer au-dessus de moi. Un vrai chef-d’œuvre. Je marchais pendant des heures à regarder l’immensité. Je pensais souvent que j’étais seul au milieu de nulle part.
A tour de rôle, on se relayait les tâches. Pendant que certains volontaires partaient patrouiller à la recherche de tortues et de leurs nids, d’autres restaient auprès des œufs à la nurserie.
Notre mission en dessous de la serre était de protéger les bébés tortues des prédateurs. La nuit, les ratons laveurs viennent déterrer les œufs pour se nourrir. Parfois on trouvait des nids ravagés et détruits. Nous veillons les nids toute la nuit pour pouvoir permettre à chaque petite tortue de naître.
Je me souviens être dans le noir total. Parfois, je les voyais arriver, ils commençaient à creuser autour de l’abri. Nous les faisons fuir avec des cailloux. J’ai pu voir quelques gros lézards roder.
Les volontaires partis en patrouilles venaient nous déposer des œufs lorsqu’ils en trouvaient. Nous étions chargés de creuser un nouveau nid pour les replacer, jusqu’à l’éclosion. Nous avons pu accompagner des centaines de bébé tortues à rejoindre la mer.
Pendant plusieurs jours nous avons essayé de croiser la tortue luth. C’est la plus grande espèce de tortue du monde. Elle est plutôt difficile à voir car elle ne vient que très rarement sur la plage. Tous les jours, on patrouillait dans le noir avec l’espérance de voir cette magnifique créature.
Un soir, on aperçoit de grosses traces sur la plage comme si un tracteur était passé sur le sable. En regardant plus loin, on vit une énorme bête. Elle était gigantesque, on aurait dit un animal préhistorique ! J’ai vraiment eu de la chance, on était tous fous de joie. Je l’ai aidée à pondre ses œufs, ce moment restera figé en moi.
L’ambiance était toujours géniale entre volontaires, on passait notre temps libre à profiter de cette incroyable plage de sable fin et ses eaux cristallines. Playa Camaronal est aussi un excellent spot de surf, connu par les locaux pour ses grandes vagues, parfois dangereuses. En tant que grand adepte de ce sport, j’ai pu y passer de très bons moments de glisse, quand les vagues étaient accessibles.
Faire du volontariat dans ce refuge m’a donné l’occasion d’en apprendre davantage sur les méthodes de conservation des tortues marines tout en contribuant directement à leur survie. C’est une aventure qui m’a permis de donner du sens à mon voyage et de contribuer à une cause qui m’était chère.
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